Face aux atermoiements, plusieurs figures socialistes ont demandé "une convention de clarification" de la position du PS dans le Nouveau Front populaire.
( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
Le Parti socialiste retrouve les vieux démons de la division. A l'occasion d'un conseil national tenu jeudi 25 juillet, les deux courants minoritaires du parti ont demandé une convention de "clarification" de la ligne, vis-à-vis du Nouveau Front populaire et de sa volonté de gouverner.
Le Parti socialiste a tenu jeudi soir un conseil national au cours duquel le courant du maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et celui d'Hélène Geoffroy maire de Vaulx-en-Velin (Rhône) ont réclamé "une convention de clarification" de la position du PS dans le Nouveau Front populaire.
Ces deux courants, opposés à la ligne du patron du PS Olivier Faure, partisan d'une union de la gauche y compris avec La France insoumise (LFI), estiment que le parti de Jean-Luc Mélenchon ne veut en réalité pas gouverner et qu'il faut chercher "un élargissement, une coalition sur des sujets d'urgence pour les Français", selon les mots de l'ex-Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadelis.
Dans un entretien au Parisien publié jeudi soir, Hélène Geoffroy considère que "la stratégie du Nouveau Front populaire n'incarne pas la gauche de gouvernement".
Elle juge notamment que Lucie Castets, la candidate désignée par le NFP pour Matignon, "est obligée de porter les positions divergentes des différentes formations du NFP, l'empêchant de montrer un chemin avec clarté".
La présidente de la région Occitanie Carole Delga, membre du courant de Nicolas Mayer-Rossignol, a également estimé sur X qu'il y avait "un besoin urgent de clarification".
"Obsession égotique"
Elle a dénoncé "les sorties violentes de certains cadres de LFI", notamment les propos de l'insoumis Thomas Portes jugeant que les athlètes israéliens n'étaient pas les bienvenus aux JO, et "l'obsession égotique de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle, (qui) sacrifient l'émergence d'une gauche progressiste et crédible aux yeux des Français".
Interrogée sur TF1 sur l'hypothèse d'une nomination comme Première ministre de Lucie Castets - qui travaille avec elle à la mairie de Paris -, Anne Hidalgo s'est montrée très laconique. "Je pense qu'il faut une majorité pour gouverner", a-t-elle répondu.
A l'inverse, Emmanuel Grégoire, député de Paris et ex-Premier adjoint de Mme Hidalgo, "apprécie beaucoup" Lucie Castets et soutient une candidature qui "rassemble l'ensemble des composantes de ce Nouveau Front populaire", capable "de fédérer la gauche", c'est-à-dire "en dehors des partis".
"Pas de coalition (avec les macronistes) parce qu'il n'y n'a pas de cohérence politique (...). En revanche il faudra trouver des majorités de projets", a-t-il plaidé sur LCI.
La gauche avait créé la surprise mardi en proposant le nom de Lucie Castets, 37 ans, directrice des finances à la ville de Paris et militante associative engagée, pour Matignon.
Lors du conseil national, Olivier Faure a répondu que "notre rôle était de défendre notre candidate, d'être à l'offensive pour appuyer la nécessité d'une rupture avec les sept ans de Macronie", rappelant qu'il était exclu de faire une alliance avec le camp présidentiel, selon une source proche du Premier secrétaire.
Le PS avait réussi à s'unir aux élections européennes autour de la ligne de Raphaël Glucksmann, sur une orientation anti-LFI, mais tous les courants avaient aussi accepté de se ranger derrière le Nouveau Front populaire, avec LFI, pour contrer le RN aux législatives, ce qui a permis à la gauche d'arriver en tête, mais loin de la majorité absolue.
Le bloc de gauche estime donc être en situation de gouverner et de proposer un Premier ministre au président Emmanuel Macron.
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